25/07/2022,
au bar, le soir
@Alioth Nayyir   | Deux ans que je n’avais pas croisé ce regard. Soirée étudiante où nos atomes s’étaient accrochés. Sans jamais frôler les limites. Attirances non assumées. Je ne saurais dire pourquoi d’ailleurs. Mignon. Drôle. Intelligent. Drôle. Très drôle dans mes souvenirs imbibés. Et les mains ont toujours apprécié son derme. Mais non, juste le gout de ses lèvres en guise de souvenirs. Et pourtant, il était là a deux chaises de moi. La surprise est totale. Comment a t il pu savoir que j’étais là ? Ou était ce un heureux hasard ? Je ne sais pas quoi faire. Moi accoudé au bar a contempler ce profil. Puis je demande à maon collègue d’offrir un verre en mon nom - que je peux payer en plus. C’est lourd mais j’ai pas d’autres idées. Je l’observe se mouver jusqu’à lui. Et le regarde, souriant. Soit il venait soit il se détournait. Les deux solutions sont possibles.

@Taym Nour | Première soirée que tu passes seul depuis le début de tes vacances, première soirée qui se veut pour toi, pour écouter tes envies. Tu n'as pas voulu suivre le reste de tes amis en boîte qui après une heure de négociations ont fini par accepter de te laisser passer ta soirée comme tu l'entendais. Au calme, même si tu as décidé de rejoindre le bar. L'endroit est plutôt élégant, il y a ce va et vient incessant des clients te relaxe et ça te donne l'illusion de ne pas être complètement seul. Une illusion sur le point de s’évaporer, car la solitude est sur le point de céder sa place à celui qui a longtemps hanté tes souvenirs. On dépose un verre devant toi, que tu n’as pas commandé. Mais avant même que tu ais pu protester, lae serveur.euse t’indique le jeune homme accoudé au bar qui l’a commandé pour toi. Un sourire vient étirer tes lèvres alors que tu reconnais le jeune homme en question. C’est comme si c’était hier… Tout te semble identique, jusque dans ces papillons qui semblent avoir pris place dans ton ventre. La coïncidence - en tout cas c’est ce que tu vois - est trop belle pour laisser passer ta chance une seconde fois, alors c’est naturellement que tu te lèves, le verre à la main, pour le rejoindre et prendre place sur le tabouret libre à ses côtés. « Bonsoir. Quelle bonne surprise, merci pour le verre. Je ne m’attendais pas à te revoir un jour, surtout si loin de Berlin. » Tu ne l’avais pas revu malgré la multiplication de tes soirées dans la capitale allemande, à ton plus grand regret.

Le revoir est une tres belle surprise. Étrangement, je pense que mon été allait prendre une tournure plus … passionnel, passionnant. Comment on dit ? Enfin bref. Il etait devant moi. Et je le sens, je souris déjà beaucoup et bêtement. Quand meme ravi qu’il ait accepté mon verre. A aucun moment, je m’étais senti serein. Meme si on s’est perdu de vue en bons termes. L’eau coulant sous les ponts aurait pu ternir cette relation. Mais il en est visiblement rien, et tant mieux pour moi. Les orbes s’attardent sur sa personne, sans aucune gêne, temps qu’il prenne place a mes côtés. - Je ne pensais pas non plus te revoir un jour .. On s’est plus ecrit depuis ton depart .. Il n’y avait pas eu de promesses, des baisers, des caresses voulant en dire long et je l’ai regardé mettre de la distance et s’eteindre dans mon quotidien. - Faut croire que le destin est joueur. Tu travailles ici ? Ou en vacances ?

@Taym Nour | « Hmm. C'est vrai. C'était un peu mon problème à l'époque, à force de bouger tout le temps. J'avais du mal à garder le contact avec les gens. » Ce n'est qu'une partie du problème que tu évoques, l'autre est bien plus personnelle, intime. Ce qu'il s'est passé avec le jeune homme, tu ne l'avais jamais vécu auparavant, et ça t'a troublé. Tu ne savais pas comment vivre avec cette partie de toi, comment l'accepter. Aujourd'hui encore, tu te caches sur le sujet, bien que tu l'acceptes, sachant que ta famille et la communauté à laquelle elle est associée aurait du mal à comprendre. Surtout ton père. Il a déjà perdu un fils, tu ne voulais pas lui enlever le second. Pourtant, tu ne peux nier que Taym a initier en toi un brasier qui t'a longtemps dévasté. Tu as su l'éteindre, mais quelques braises rougeoient encore, protégées par son fantôme, par les souvenirs qu'il t'a laissés. « Il faut croire oui, mais c'est plutôt agréable, quand ce sont de bonnes surprises comme celle-ci. Je suis en vacances jusqu'à la fin de l'été. Et toi ? » Ton regard ne se détourne pas de lui, de ses lèvres, alors que tu te demandes surtout s'il est seul ici ou non. T'as bien envie de le ramener deux ans en arrière, quand son corps effleurait le tien, quand ses lèvres te faisaient découvrir de nouvelles saveurs, quand ton coeur battait à t'en exploser la poitrine. Oui, tu accepterais volontiers ces sentiments de nouveau.

J'aurais aimé remettre une couche sur sa difficulté à garder contact. ll n'avait eu aucun mal à me rendre dépendant de sa personne. Tout geste de lui me rendait euphorique. Du premier baiser à l'évocation d'une première fois qui ne se fera jamais, non vraiment, aucune barrière pour me mettre en difficulté moi. Mais je me tais. Les mois ont passé, et je suis plus serein. Il demeure quand même une magnifique surprise. - Je pensais que tu m'avais oublié que j'ose souffler parce que je ne voulais pas rester avec ma rancœur, enfin le mot est fort mais on y est presque. - Mais tu es devant moi, et c'est l'été, propice à tout, faut croire. Et quand même indiquer que non, je n'étais pas fermé totalement. Ca m'évitera à répondre à ses questions. Oui, j'étais pas cool mais j'avais envie d'insinuer le doute en lui, comme il l'avait si souvent fait avec moi. - Je suis voiturier pour l'hotel alors je vais pas bouger pour toute la saison. Je ne te promets rien mais si tu as besoin de quoi que ce soit, demande moi, ça me fera plaisir. Je bois une gorgé, commandant un truc plus frais, voire glacé si c'était possible, parce que son regard sur moi, je sens que je vais glisser en enfers. - Tu as eu le temps de visiter ?

@Taym Nour | « Détrompe-toi. Je ne t'ai jamais oublié. Je n'ai jamais pu. » Les mots ont des allures de confessions. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, pas faute d'avoir tenté de calmer le feu dans d'autres bras, dans d'autres draps, et pourtant tu restais avec le goût amer de ton histoire inachevée sur le bout des lèvres. Tu l'as compris trop tard, mais c'est lui que tu voulais, lui que tu ne pouvais oublier malgré tes efforts. Aujourd'hui, tu espères presque pouvoir les flammes du désir vous consumer. Tu espères que comme toi, il ne t'a pas oublié. Qu'il n'a pas oublié son désir. « Vraiment à tout ? Pas de limites pour s'amuser alors ? » Tu t'accroches à ses lèvres, espérant qu'elles prononceront la réponse que tu attends, qu'elles t'offriront la possibilité d'aller plus loin, car tu es définitivement prêt à plonger cette fois, et rien ne t'en empêchera. Pas même ses obligations professionnelles. S'il te donnait son accord pour aller plus loin, alors tu trouverais un moyen pour que ça fonctionne. « Oh, je vois. Ca va, je suppose qu'il y a pire comme cadre de travail. Et puis, ça doit te permettre de faire des rencontres. » Ce dont tu ne doutes pas vu votre surprise de ce soir. « Vraiment quoi que ce soit ? » Tu te penches vers lui pour murmurer cette phrase à son oreille. Ta question est sans équivoque, et tu espères qu'il saisira cette perche que tu lui tends. Tu reprends ta position initiale, bois une gorgée de ton verre sans quitter Taym des yeux. « Oui, j'ai eu le temps d'aller faire plus d'un tour en ville, à la plage. Rien de très extravagant, mais je suis avant tout ici pour le détendre, alors ça me va bien. »

J'aimerais me réjouir quand il m'avoue ne pas m'avoir oublié. Hors, les faits sont là, j'étais visiblement pas assez présent dans son esprit, pour m'envoyer un message. Disparaitre sans laisser de traces. J'aurais aimé remettre ses propos en doutes mais bon, ne lançons pas les hostilités ce soir. J'étais content de le revoir, ça serait mentir de dire le contraire. Regard lorgnant sur sa silhouette. Ame que je pensais connaitre .. Et au fond, j'ai envie de redécouvrir. Connaitre chaque relief que j'ai manqué depuis. Je soupire, souriant tout de même. - Oui tout. Les orbes dans les siens pour qu'il ne doute pas de mes convictions. Et le consentement donné. Le sourire ne me lâche pas quand il sous entend que j'enchaine les conquêtes .. Je crois. Et je hausse les épaules. - Tu es une rencontre. La plus brulante même. - Peux-tu définir le quoi que ce soit s'il te plait ? Les lèvres bien trop proches des siennes avant de retrouver ma place. - Détends toi bien dans ce cas.

@Taym Nour | Ton corps brûle de son regard posé sur toi. Il te rend fiévreux, comme il l'avait déjà fait il a deux ans. Seulement cette fois, tu étais prêt à l'embrasser, prêt à passer la nuit dans ses bras, prêt à découvrir vos corps dans l'effort d'une danse intime. Tu étais prêt à t'embraser, tout simplement. Tu le désirais, et tu espérais que se sentiment était réciproque. Une lueur d'espoir illumine ton regard lorsqu'il semble appuyer que tout est permis pour s'amuser. Toi, tu sais déjà comment tu désires t'amuser avec lui. Tu attendais juste l'autorisation de pouvoir lui montrer. « Je sais. Mais certains préfèrent parfois favoriser les nouvelles rencontres, plutôt que celles faites il y a quelques années déjà. Mais j'apprécie que ça ne semble pas être ton cas. » Sinon, ta soirée aurait été décevant. Ses lèvres se rapprochent des tiennes alors qu'il t'invite à clarifier le fond de ta pensée. Tu l'aurais volontiers embrassé s'il ne s'était pas reculé, mais ça ne t'empêchera pas de faire passer le message. Une de tes mains vient effleurer sa cuisse, sans jamais le lâcher du regard. « Je serais ravi que tu m'accompagnes et accepte de venir boire un dernier verre dans ma chambre. » L'invitation était offerte, il n'avait plus qu'à accepter. Ou refuser.

Ce n'est pas parce qu'il n'était plus dans ma Vie que je me suis privé de faire des rencontres. Bien au contraire, ça m'a tellement vexé et blessé que je les enquillais comme des verres d'eau, surtout les femmes. Mais je me garde bien de lui dire. Je refuse qu'il sache qu'il a eu un impact dans ma Vie romantique. - L'un n'empêche pas l'autre que je glisse toutefois, qu'il ne pense pas que j'étais resté bloqué sur son absence. Il avait été une ombre au dessein inachevé mais j'avais accepté le sort. Contact physique ne laissant plus de place aux mystères. Je mentirais s'il ne provoquait rien. Mais pas questions de capituler ainsi. - Où est située ta chambre ? C'était random mais pour gagner du temps.

@Taym Nour | Tu ne sais pas comment se sont passée ces deux dernières année pour lui, et tu n'oses pas te risquer à lui demander, tout comme tu n'oses pas évoquer les sentiments qu'il a provoqué. Tu avais aimé son contact, mais tu avais aussi eut peur de ce tu as ressenti. C'était la première fois, et comme tout les fois où tu as du faire face à l'inattendu, tu as fui. Pas lui, mais ce qu'il provoquait chez toi. Car lui... Lui tu le désirais ardument, et ce dès votre premier contact. Tu n'as pas réussi à tourner la page, et tu ne sais pas trop quoi penser de lui, ses mots semant le trouble dans ton esprit. Tu te décides alors à faire preuve de plus de courage, plus de témérité quand ses lèvres viennent effleurer les tiennes. Tes doigts viennent caresser sa cuisse et tu te surprends déjà à espérer plus. « Au deuxième étage. Mais on pourrait aller ailleurs si tu préfères, J'espérais juste pouvoir continuer cette discussion dans un cadre un peu plus intime. » Car tu espérais pouvoir aller bien plus loin dans tes contacts. Plus loin que tu ne l'avais jamais été avec lui. Ce soir, il était temps de dire adieu à son fantôme et de vivre une vraie soirée avec l'homme qu'il était. « Alors ? Est ce que tu acceptes mon invitation ? »

Je crois que je ne l'avais pas vu aussi déterminé que ce soir. Et j'avoue, il m'a déstabilisé en deux phrases. Je vide mon verre d'une traite puis me tourner vers lui. Quitte à jouer cartes sur table, soyons sûrs et certains. - Si tu veux qu'on aille plus loin, c'est ok. Mais je te le dis, c'est deux ans silence, je les accepte pas. T'as pas d'excuses. Je t'ai pas écrit parce que tu as fui. Tu m'as laissé comme ça .. Et ouais, je suis en colère en fait .. Parce que t'as provoqué bien trop de choses pour l'hétéro que je pensais être. C'est pas le cul qui va rattraper ce que tu as ouvert comme plaie. On peut s'envoyer en l'air chaque nuit qui tombe, chaque fois que le sommeil brille, quand la pluie nous offre sa musique, mais ça sera pas suffisamment. Est-ce que c'est clair pour toi ? Damn, je venais vraiment de vider mon sac là ? J'hèle la serveuse pour avoir un second verre. Et finis par m'excuser de me montrer aussi brutal.

@Taym Nour | Tu sais que tu as commis une erreur il y a deux, et tu n'as pas besoin que Taym te le dise pour en prendre conscience. Tu l'a compris il y a bien longtemps, mais tu n'as rien fait pour corriger ça. « Je comprends... Et je pourrais te dire qu'il y avait la distance, mes études ou... Je ne sais pas. Mais là vérité, c'est que j'ai eu peur Taym. » Quitte à être dans les confessions, tu te dis qu'il est temps pour toi aussi de faire preuve d'honnêteté. « Peur de ce que tu m'as fait éprouver dès notre première rencontre. Je ne pensais pas éprouver ce genre de choses. J'ai eut peur de découvrir celui que j'étais. Vraiment. » Finalement, tu n'étais pas le fils parfait que ton père aurait voulu, dont tu maintenait pourtant l'illusion.  « J'ai bien conscience que ça n'effacera rien, mais je ne te mentais pas quand je te disais que je ne t'avais pas oublier. Tu as hanté mes nuits si souvent. Je ne sais pas si ça vaut quelque chose encore aujourd'hui, mais j'espère que j'arrivais à me faire pardonner pour ça. » Ca te tient à coeur, parce que tu n'as jamais souhaiter le faire souffrir dans ta quête d'identité. « Tu n'as pas à t'excuser Taym. C'est à moi d'être désolé. » Tu viens décaler légèrement le verre qu'il s'apprête à porter à ses lèvres pour laisser les tiennes initier le contact. Tu avais rêver ce moment depuis deux ans, décidé à le savourer.

Capituler. Il n'y avait pas d'autres mots qui me venaient en tête. Il avait couché les raisons sur la table. Et je les acceptais parce que nous avions ressenti la même chose. Même si je savais que mon rapport à ma sexualité avait été déjà plus explorée sans avoir cédé pour autant, je pouvais comprendre ce qu'il avait vécu. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi franc dans ses explications. Et je suppose que je pouvais déposer les armes. Certes, il y aura toujours quelque chose qui demeurera lancinant mais je sais que je finirais par passer outre. Je n'ai pas le temps de répliquer quoi que ce soit, que ses lèvres capturent les miennes. Main dans sa nuque pour qu'il ne m'échappe jusqu'à que le souffle manque. - Allons à l'étage. Tu gagnes cette première manche. Je finis quand même mon verre et paie nos consommations. Clin d'œil complice de ma collègue. Ca me fait rougir. Je l'avais légèrement oublié. Mais c'est bien les doigts entrelacés avec ceux de celui qui avait initié bien trop de battements il y a quelques mois, que je quitte le bar pour écrira le chapitre suivant de notre été.